31 Équivoque de l’écriture de l’autre

Là où commençait la relation pour Annie Ernaux (la soirée au théâtre), elle était déjà commencée pour Philippe Vilain depuis longtemps.

Dans Défense de Narcisse, il écrit :

Ce que je n’avais pas vu alors, et que je vois aujourd’hui avec d’autant plus de facilité que j’ai depuis moi-même publié, écrit de semblables histoires, c’est ce désir pour un auteur de s’approprier et d’emprisonner l’autre par l’écriture, d’en faire en quelque sorte sa chose, le jouet de son pouvoir.

Écrire sur autrui, c’est ainsi s’exposer à ces équivoques. Et aucune forme d’écriture ne l’a révélé mieux que l’autofiction (et même si Ernaux tient à se démarquer de l’autofiction, il est clair qu’elle est, au moins à cette période de son œuvre, aussi tombée dans les pièges qui caractérisent le genre).