65 La politique de la littérature : une libération (lorsqu’elle va jusqu’au bout)

Dès lors que le réel est impliqué dans la définition de la littérature, la politique y prend aussi une part déterminante :

Je m’aperçois qu’à propos de la politique, j’ai été plus longue que sur aucun autre sujet, et je pourrais l’être plus encore. Parce que les différents aspects de mon travail, de mon écriture ne peuvent pas être dépouillés de cette dimension politique : qu’il s’agisse du refus de la fiction et de l’autofiction, de la vision de l’écriture comme recherche du réel, une écriture se situant, au risque de me répéter, « entre la littérature, la sociologie et l’histoire ». Ou encore le désir de bouleverser les hiérarchies littéraires et sociales en écrivant de manière identique sur des « objets » considérés comme indignes de la littérature, par exemple les supermarchés, le RER, l’avortement, et sur d’autres, plus « nobles », comme les mécanismes de mémoire, la sensation du temps, etc., et en les associant. Par-dessus tout, la certitude que la littérature, quand elle est connaissance, qu’elle va jusqu’au bout d’une recherche, est libératrice.