27 Proximité, pourtant, avec l’autofiction

La relation d’Annie Ernaux avec Philippe Vilain s’est pourtant typiquement placée sous le signe de l’autofiction. Elle permet d’ailleurs de bien repérer les dangers auxquels le genre expose.

Comme le remarque Philippe Vilain lui-même dans son livre Défense de narcisse (un recueil de textes consacrés à l’autofiction) :

L’exploitation fréquente de tragédies individuelles ou collectives par des romanciers qui, heureusement pour eux, ne les ont pas toujours vécues, prouve que toute littérature qui s’empare de la réalité se confronte inévitablement à des problèmes d’éthique et, s’il est encore besoin de le démontrer, que l’inconvenance et l’indélicatesse ne sont pas le privilège des autobiographes.

Le fait est qu’Annie Ernaux avait publié, en 1996, un texte intitulé Fragments autour de Philippe V. qui décrivait sa relation avec Philippe Vilain, lui-même devenu auteur d’autofiction.