3 Questions en ligne

Ma question porte sur le rêve esquissé par Christopher Hamilton, d’une philosophie qui n’affirmerait rien. On comprend bien ce qu’évoque Hamilton : une philosophie non systématique, non dogmatique, qui ne prétendrait pas à la connaissance de l’universel et qui prendrait en compte l’expérience individuelle de celui qui l’exprime. C’est-à-dire une philosophie qui reviendrait aux racines socratiques et qui adopterait en son cœur l’adage « la seule chose que je sais c’est que je ne sais rien ». Et on pense ici à toute la tradition sceptique et critique. Mais dans qu’elle mesure est-ce réellement possible ? Si la philosophie, dans son indistinction avec l’autobiographie, exprime en dernier recours la pensée d’un individu, son système de croyances, de valeurs, de préjugés, peut-on réellement concevoir un discours philosophique qui n’affirmerait rien ? Existe-t-il seulement le moindre exemple de discours philosophiques dépourvus de toute affirmation ?

Les sceptiques, appelés parfois les pyrrhoniens dans l’antiquité (de Pyrrhon, fondateur du mouvement), tentaient du moins de l’être.

L’originalité de l’auteur est de nous montrer la place des sensations comme exemplification des thèses de Merleau-Ponty sur la perception corporelle, sur l’imbrication de notre chair avec le monde. Pourquoi pas. Mais je ne peux m’empêcher de demander à l’auteur : n’y a-t-il pas un risque à force de chercher dans toute autobiographie une pensée philosophique, de tomber dans les travers de l’idéologie ?

L’approche de Hamilton ne pêche-t-elle pas par un excès, presque dogmatique (idéologique), de recours à l’hypothèse d’une origine biographique des convictions philosophiques les plus ancrée qui serait à l’opposé de ce qu’il prône (une philosophie qui n’affirmerait rien) ?

Bien que Camus soit inscrit dans une trame plutôt littéraire, peut-on défendre que Camus s’inscrit donc dans le courant philosophique externaliste, après Merleau Ponty ?

Je vous renvoie, pour une précision sur la notion d’externalisme en philosophie, à une mise au point salutaire de Christian Chauviré que vous trouverez en ligne (à la date du cours d’aujourd’hui).