19 Le rouge et le blanc
La littérature blanche est la littérature plate, minimaliste ; la littérature rouge est la littérature effusive et chargées en métaphores :
Pour la commodité de l’analyse, on a regroupé les textes attaqués en deux principales espèces, caractérisées par le style: parataxe voyante, minimalisme syntaxique, lexical et théorique (écriture blanche). Inversement, syntaxe complexe, métaphores flamboyantes, énumérations (écriture rouge). Ces deux manières a priori opposées, la blanche et la rouge, reviennent en réalité plus ou moins au même. L’écriture blanche est un mélange de naturalisme et de romantisme dégradé au même titre que l’écriture rouge : du drapé, de la posture, de la déclamation, charriant des morceaux de réalisme. L’une cherche à se singulariser dans une affectation de détachement, l’autre dans le cabotinage. Dans les deux, le désir de la singularité pour elle-même engendre le poncif.
Donc la « mort de l’auteur » suivie du « retour de l’auteur » aurait conduit à deux écueils apparemment opposés mais jugés identiques dans leur fond par Jourde : affectation de détachement, d’un côté ; cabotinage, de l’autre.