35 Il s’agit, en fait, plaide l’auteur, d’une réflexion sur la mémoire :
L’Étreinte laisse entrevoir, disais-je, la clef de voûte d’une entreprise centrée sur l’anticipation du deuil amoureux où se mêlent inexorablement la culpabilité de ne pas avoir assez aimé, le remords de ne pas avoir pu ou su l’exprimer. Tous mes textes, depuis L’Étreinte, tentent ainsi de proposer une réflexion sur la mémoire, sur le ressouvenir des amours perdues et sur la manière dont le temps risque de transformer la conscience des événements.
« Anticipation du deuil amoureux » car au moment où il écrit, la relation n’est pas terminée.
Bien sûr, si on place le « thème » abordé (donc ici la mémoire) devant les faits et si on place le récit de la rupture avant que la rupture elle-même ait eu lieu, on se trouve dans une relation très particulière aux faits.
Le récit décrit alors des faits qu’on voit venir ou qu’on croit voir venir.