17 Jourde, vingt ans plus tôt, y voyait une « idéologie de la confidence »
Cette « idéologie de la confidence » implique un retour vers l’auteur qui n’est pas sans justification (notamment relativement à certaines des revendications des théories qui se sont développées autour du Nouveau Roman) :
Comme pour toute activité humaine, les problèmes de la littérature actuelle ont des racines économiques, politiques, sociales. Mais, plus peut-être que toute activité humaine, la littérature est faite par des individus. La modernité a tenté un moment de faire l’impasse sur cette dimension. On en revient. Le livre récent d’Antoine Compagnon, Le Démon de la théorie, a montré à quel point, dans l’interprétation, il est difficile de se passer tout à fait de l’auteur. Lire un livre est avant tout une expérience d’intimité profonde. L’espace de quelques heures, quelqu’un m’entretient en privé. Il ne me parle pas principes, mais choses singulières, êtres de chair, sensations secrètes.
Nous parlerons la semaine prochaine de ce livre d’Antoine Compagnon, Le démon de la théorie, publié en 1998, qui tente de faire un bilan sur les productions littéraires et critiques de la fin du vingtième siècle. Mais, dans l’immédiat, revenons à Jourde.