38 Le mensonge par omission :

Les griefs de Philippe Vilain se font ensuite plus aigres mais aussi plus aigus, de sorte qu’il atteint un point culminant de sa réflexion sur le rapport à autrui tel qu’il émane de l’autofiction :

L’auteur de L’occupation ment avec beaucoup d’intelligence, car elle ment par omission, à savoir jamais en usant du mensonge mais, paradoxalement, en abusant de la vérité, en disant toujours la vérité mais jamais toute la vérité. Il suffit d’agencer et d’exposer des faits sous telle lumière, de les retirer du contexte qui les a fait naître, pour les faire mentir.

Tout ceci donne lieu à une conclusion morale au cours de laquelle Vilain retrouve des lois des relations humaines que Rousseau avaient déjà déjà identifiées :

Les plus sincères sont vrais tout au plus dans ce qu’ils disent, mais ils mentent par leurs réticences, et ce qu’ils taisent change tellement ce qu’ils feignent d’avouer, qu’en ne disant qu’une partie de la vérité ils ne disent rien. (ébauche des Confessions)