14 Tropismes, publié initialement en 1939 puis, à nouveau en 1957
Le roman ne peut créer des personnages, selon Sarraute :
Mme Nathalie Sarraute ne croit pas non plus à la possibilité pour le roman moderne de créer des « personnages », « ces individus irremplaçables, dit-elle, doués d’un caractère, d’un passé, d’un visage, qui formaient un des éléments prépondérants du roman traditionnel ».
Les personnages de son livre n’ont d’ailleurs pas de nom :
Dans l’ouvrage de Mme Nathalie Sarraute, intitulé Tropismes, les hommes et les femmes mis en scène n’ont pas de noms. Ce sont des ils et des elles sans visage, comme le livre est sans anecdote, qui échangent des propos vulgaires ou regardent ensemble des spectacles quelconques, thèmes à lieux communs.
Et, finalement, Henriot affirme qu’il n’y a rien à tirer de tout cela :
Je ne vois pas ce que peuvent gagner ces petits récits naturalistes au fait que leurs acteurs ne sont pas nommés, ni ce qu’il y a à retenir de ces abstractions et de cette littérature à système, si ce n’est qu’elle cherche très légitimement autre chose que le déjà vu et le déjà dit. Mais jusqu’ici on n’aura fait que remplacer une convention par une autre, et c’est sans aucun profit pour le lecteur, cela n’intéresse que les écrivains.