29 Conversation et sous-conversation
L’article est particulièrement intéressant. D’abord parce que Sarraute y propose une tentative de conceptualisation de ce qui était, dans Tropismes, présenté comme des « forces obscures » dont le romancier aurait, par son art, à dévoiler l’existence.
Ensuite par le processus même qui a conduit à sa publication. Le texte a été publié en 1956 par la NNRF. Or, les deux textes précédents ont été publiés par Les temps modernes, la revue dirigée par Sartre.
Sartre est d’ailleurs un soutien de Sarraute. Il a publié une préface au Portrait d’un inconnu, publié par Sarraute en 1948. Sartre y fait de Sarraute un écrivain « existentialiste ».
Mais lorsque Sarraute envoie le texte Conversation et sous-conversation aux Temps modernes, Simone de Beauvoir (le Castor), s’oppose fermement à sa publication dans Les temps modernes.
Elle y voit, en effet, une attaque contre le livre qu’elle a publié en 1954, Les Mandarins (Prix Goncourt), dans lequel elle défendait le monologue à la première personne.