15 Ironie de l’expression « Nouveau Roman »

En somme, ces auteurs (Robbe-Grillet et Sarraute) sont accusés d’avoir présenté des idées banales d’une façon qui, en se voulant originale, a en fait détruit artificiellement leur simplicité, donnant ainsi l’apparence du complexe alors qu’elle ne saisissait rien de nouveau.

Le mot « nouveau » est donc pris, par Henriot, dans un sens ironique. Rien de nouveau dit-il, tout est ancien et même trivial, sauf la forme qui, elle, est rendue inutilement complexe.

L’expression « Nouveau Roman » ne figure que dans le titre de l’article. Elle va devenir l’emblème et le signe de ralliement d’une école littéraire.

Mais, plaçons-nous maintenant de l’autre côté pour, dans cette polyphonie toute bakhtinienne, entendre la voix de ceux qui sont à l’origine de ces « Nouveaux Romans ». Comment expliquent-ils, de leurs côtés, leurs choix artistiques ? D’ailleurs, y a-t-il une ou plusieurs justifications de ces choix ? Et s’il existe plusieurs justifications, sur quoi porte la différence entre elles ? Qu’ont-ils voulu faire qui justifie qu’ils se soient tant éloignés des standards académiques au point de déclencher une nouvelle querelle des anciens et des modernes ?