13 Similitude avec les griefs évoqués par Proust
- Notons, au passage, une certaine similitudes entre les griefs qui sont formulés par Henriot et ceux que Proust relève (imaginaires ou réels) dans À la recherche du temps perdu :
Bientôt je pus montrer quelques esquisses. Personne n’y comprit rien. Même ceux qui furent favorables à ma perception des vérités que je voulais ensuite graver dans le temple me félicitèrent de les avoir découvertes au « microscope » quand je m’étais, au contraire, servi d’un télescope pour apercevoir des choses, très petites, en effet, mais parce qu’elles étaient situées à une grande distance, et qui étaient chacune un monde. Là où je cherchais les grandes lois, on m’appelait fouilleur de détails.
Autrement dit, les lecteurs (les critiques) n’ont pas compris ce que l’écrivain a voulu faire. Ils ont jugé le nouveau d’après des normes de l’ancien, les normes traditionnelles. Mais revenons à la critique d’Henriot.
Proust est l’un des auteurs auxquels le Nouveau Roman se réfère… non sans prendre simultanément ses distances avec lui, on va le voir. Mais, pour ce qui concerne le sens du détail, la minutie des descriptions, on peut voir une proximité formelle entre ce qu’on trouve dans le roman de Proust et ce que propose le Nouveau Roman.
La minutie, le sens du détail dans la description : traits formels qui rapproche les membres de l’école du Nouveau Roman.
Ayant dit tout le bien qu’il pensait du livre de Robbe-Grillet, Henriot passe à Nathalie Sarraute.