Pertinence respective des deux approches
Les deux approches sont donc parfaitement légitimes. Mais elles n’ont pas la même pertinence selon les domaines dans lesquels on les mobilise ou selon les questions qu’on aborde avec elles.
Si on s’intéresse aux phénomènes les plus élémentaires et les plus fondamentaux des actes de conscience, il est requis de suivre Husserl dans sa conception de ce que doit être la phénoménologie.
Si, en revanche, on s’intéresse aux phénomènes toujours complexes et composites de la vie sociale, politique, de l’être humain dans son rapport avec autrui (lequel autrui n’est, bien évidemment, pas toujours philosophe), alors il est requis (ou du moins, il est plus conséquent), il est requis de choisir l’approche de Heidegger.
Mais, pour bien comprendre les enjeux de la question, il importe de remonter un cran plus loin, de revenir plus profondément dans l’histoire du type de problèmes que soulève la phénoménologie.
Revenir plus loin, cela signifie revenir à celui qui a inspiré le fondateur lui-même (donc inspiré Husserl) : revenir à Franz Brentano.