La puissance du récit entre Ricœur et Foucault
Mon objectif, dans cette deuxième partie, sera de montrer que Paul Ricœur et Michel Foucault ont produit un ensemble fécond de notions utiles à la compréhension de la narrativité.
Un second objectif sera plus polémique. Il a été affirmé que les récits possèdent le pouvoir performatif de changer la réalité conformément à ce que dit le récit. Je montrerai que cette affirmation, même si elle peut avoir sa part d’utilité, est loin d’épuiser ce qui est en jeu dans le récit.
Une vue plus complète du récit est obtenue lorsqu’on considère ces derniers comme un outil de ré-élaboration de situations passées. Je montrerai qu’une compréhension de la nature des récits passe par l’élaboration de la notion de « situation ».
Or, le rapprochement des travaux de Ricœur et de Foucault permet cette élaboration. La thèse que leur rencontre permet de construire devient ainsi le moyen de dépasser les limites qu’assignait à la compréhension du récit la notion de performativité.