36 Une nouvelle objection

Objection suivante : il pourrait s’agir, pour ainsi dire, d’une croyance intermittente en la réalité du danger. Charles pourrait avoir des « moments de frayeur » suivis de rétablissement :

Quelqu’un pourrait répondre que dans les moments de crise particulière du film - par exemple, lorsque la bave verte se dirige vers Charles pour la première fois - Charles « perd le contrôle de la réalité » et, momentanément, prend la bave pour réelle et la craint réellement. Ces moments sont cependant trop courts pour que Charles pense à faire quoi que ce soit ; il n’est donc pas surprenant (pourrait-on dire) que sa croyance et sa peur ne s’accompagnent pas de l’envie de fuir qui serait attendue en une telle occurrence.

Donc, selon cet argument, ce qui importerait serait moins la croyance que le fait que celle-ci est seulement momentanée.

Nous serions dupes de la fiction mais par instant seulement. C’est seulement dans ces brefs moments que nous confondrions notre réalité avec celle du film (du roman ou de la pièce de théâtre).

Et ainsi le film nous procurerait des émotions à éclipse.