31 Peut-on parler d’une peur réelle face à une entité fictive
À partir de là, on peut imaginer que certains tentent de se convaincre de la réalité de la peur éprouvée en argumentant dans le sens suivant :
Peut-être est-il également vrai que Charles croit, d’une certaine manière ou « à un certain niveau », que la bave est réelle et qu’elle le menace réellement. On a dit que dans des cas comme celui-ci, on « suspend son incrédulité », ou qu’une « partie » d’une personne croit quelque chose qu’une autre partie de cette personne ne croit pas, ou qu’on se retrouve (presque ?) à croire quelque chose que l’on sait pourtant être faux. Il faut voir ce que l’on peut faire de ces notions. Une possibilité est que Charles croit à moitié qu’il y a un danger réel, et qu’il a, littéralement, au moins à moitié peur. Croire à moitié quelque chose, c’est ne pas être tout à fait sûr que c’est vrai, mais aussi ne pas être tout à fait sûr que ce n’est pas vrai. Or, Charles n’a aucun doute sur le fait qu’il ne se trouve pas en présence d’une véritable bave.
Conclusion :
Dire que Charles croit à moitié qu’il est en danger et qu’il a à moitié peur, n’est pas une solution raisonnable.