6 La question connue sous le nom de « paradoxe de la fiction »
Si la question de savoir pourquoi un événement qui concerne une entité fictive peut nous émouvoir alors même que la non-existence d’un fait qui nous est raconté modifie instantanément nos dispositions à l’égard de ce fait (si j’apprends que la mort d’une personne dont on vient de me montrer ce qu’elle avait de tragique est, en fait, un canular, mes dispositions se modifient dans l’instant alors que, dans le cas d’un personnage de fiction, je connais par avance la fausseté du récit).
Si, donc, il y a un problème dans le phénomène pointé par Radford, c’est uniquement parce que dans l’ontologie implicite sur laquelle s’appuie ce qui arrive à un personnage de fiction ne repose pas sur le même fondement que celle sur laquelle s’appuie ce qui arrive à un personnage réel.
Autrement dit, cette ontologie est implicitement double : Il y a une ontologie des faits réels et une ontologie des faits imaginaires.