19 Tentative de résolution du problème posé
Pour résoudre le problème ainsi posé, Radford va examiner successivement six solutions.
Lorsque nous lisons un livre, nous sommes pris dans ce qu’il dit et oublions que ce qu’il dit est fictif, nous sommes captés par ce qui est dit, notre attention y est engagée. Mais, dit Radford, cela revient à transformer les adultes en enfant. Or l’adulte sait fort bien que ce qu’il lit est une fiction. (> solution repoussée)
Nous « suspendons notre incrédulité » quant à la réalité des personnages qui sont décrits dans le roman. Nous savons qu’Anna Karénine est un une apparence, mais nous suspendons ce savoir afin de rester dans la magie de l’histoire. Le paradoxe n’est pas résolu par l’invocation de la « suspension de l’incrédulité », affirme Radford, bien qu’elle se produise effectivement. (> solution repoussée)
Les être humains sont comme cela : il n’y a rien à expliquer. Ils sont simplement sensibles à ce qui est fictif comme à ce qui est réel. Mais il ne sont pas tous ni toujours sensibles aux situations décrites dans les romans. Nombreux sont ceux qui n’éprouvent aucun intérêt particulier pour Anna Karénine. (> solution repoussée parce qu’elle élude le problème)
Un homme peut être ému non seulement par ce qui est arrivé à quelqu’un, par la souffrance et la mort réelles, mais aussi par leur perspective ou par leur souvenir. Or l’histoire, bien que fictive, vient peut-être d’un écrivain qui l’a écrite en s’inspirant de la réalité. Mais c’est précisément pour cela que cette explication n’est est pas une, remarque Radford : dans ce cas-là, en effet, le récit qui est fait est un récit réel qui a simplement été déguisé en fiction (> solution repoussée).
La situation fictive et bien que connue comme fictive réveille des craintes sur une situation analogue mais réelle (> solution repoussée).
Être ému en lisant un roman ou en regardant une pièce de théâtre n’est pas exactement comme être ému par ce que l’on croit arriver dans la vie réelle, et c’est même très différent (> solution qui implique que nous soyons incohérents lorsque nous suivons une fiction).