29 Imperfection du point de départ de l’analyse

Donc on a, d’emblée, une différence insuffisamment établie. On part déjà d’une analyse qui est imparfaite.

Walton continue :

On peut craindre un fantôme ou un cambrioleur même s’il n’existe pas ; on peut avoir peur d’un tremblement de terre qui est destiné à ne jamais se produire. Mais une personne qui craint un cambrioleur inexistant croit qu’il y en a un, ou du moins qu’il pourrait y en avoir un.

Mais, justement, ce qui intéresse Walton n’est pas cette situation, mais celle, beaucoup plus courante, dans laquelle ce qui arrive à l’écran n’est, à aucun moment, confondu avec une possibilité réelle ou effective :

Mais la situation que j’ai à l’esprit est celle, plus habituelle et plus intéressante, dans laquelle Charles n’est pas trompé de cette manière directe. Charles sait parfaitement que la bave n’est pas réelle et qu’il n’est pas en danger. A-t-il peur pour autant ? Il dit qu’il a peur, et il est dans un état qui ressemble indéniablement, à certains égards, à celui d’une personne effrayée par l’imminence d’une catastrophe réelle. Ses muscles sont tendus, il s’agrippe à son fauteuil, son pouls s’accélère, l’adrénaline coule à flots. Appelons cet état physiologique et psychologique « quasi-peur ». La question est de savoir s’il s’agit d’une peur réelle (ou d’une composante de la peur réelle).