12 Serge Doubrovsky, La place de la madeleine

Doubrovsky, dans La place de la madeleine, écriture et fantasme chez Proust, va jusqu’à attribuer à cet épisode un statut séminal (sans madeleine, pas de Recherche) :

la fonction narrative de la madeleine est matricielle. La mémoire soudain retrouvée génère le récit, engendre le livre. Avant : Combray I (souvenirs tournant à vide autour de la « scène du coucher », « pan lumineux, découpé au milieu d’indistinctes ténèbres », I, 43). Après : Combray II et toute la suite (mémoire dépliant, selon un ordre temporel et une organisation spatiale complexes, mais relativement stables, des ensembles mémoriels qui s’éclairent tour à tour et les uns les autres). En une formule un peu brutale, disons : sans la madeleine, pas de Recherche.

Le passage se trouve dans le premier volume de La recherche, intitulé Du côté de chez Swann. Le volume est découpé en trois parties : première partie Combray (divisé en Combray I et II), deuxième partie, Un amour de Swann, troisième partie, Noms de pays : le nom.

C’est à la fin de Combray I que se trouve l’épisode dit de « la madeleine ».