53 Art brut et écrits brut
En 1949, Jean Dubuffet entendait par “art brut” :
Des ouvrages exécutés par des personnes indemnes de culture artistique, dans lesquels donc le mimétisme, contrairement à ce qui se passe chez les intellectuels, ait peu ou pas de part, de sorte que leurs auteurs y tirent tout (sujets, choix des matériaux mis en oeuvre, moyens de transposition, rythmes, façons d’écritures, etc.) de leur propre fond et non pas des poncifs de l’art classique ou de l’art à la mode.” (“L’art brut préféré aux arts culturels”, 1949).
Micher Thévoz dans Les Ecrits Bruts, en 1979, va développer le même concept mais en l’adaptant, cette fois, à l’écrit. Il défini l’écrit brut de la façon suivante :
Des textes produits par des personnes « ignorantes » ou réfractaires à la « culture des cultivés », insoucieuses des modèles du passé, indifférentes aux règles du bien-écrire (si ce n’est pour les transgresser), totalement étrangères en tout cas au milieu que nous associons aussitôt à l’idée de littérature, celui des écrivains, des éditeurs et des critiques. (Thévoz, 1979)