29 Pourtant, un grand nombre d’explications ont été construites autour de ce terme de performatif

C’est particulièrement le cas de Judith Butler, dans un texte qui a été publié après Gender Trouble (1990) dans Excitable Speech: A Politics of the Performative, publié en 1997 et traduit en français sous le titre Le pouvoir des mots, discours de haine et politique du performatif.

C’est tout un ensemble d’explications qui gravite ici autour du terme « performatif ».

Quand nous affirmons avoir été blessés par le langage, quelle est la nature de cette affirmation ? Nous attribuons au langage une puissance d’agir, un pouvoir de blesser, et nous nous positionnons comme des objets situés sur sa trajectoire injurieuse. Nous affirmons que le langage agit, et qu’il agit contre nous ; cette affirmation est elle-même une production linguistique, mais elle vise à arrêter la force de la production précédente. Ainsi, nous recourons à la force du langage alors même que nous cherchons à la contrer, et nous sommes pris dans un nœud que nul acte de censure ne peut défaire.

Puisque ce sont les mots qui blessent, c’est aussi du côté des mots que le remède va être recherché.