4 De l’autofiction à l’autosociobiographie
On a vu comment l’autofiction pouvait se transformer en méditation ou en réflexion sur la structure sociale (autosociobiographie). Et comment la littérature pouvait devenir un analyseur d’affects.
On l’a vu tout spécialement avec Annie Ernaux chez qui la description de ce qui est senti devient le point de départ de ce qui est compris.
Dans le parcours de la vocation d’écrivain d’Annie Ernaux s’opère donc une transition progressive, on l’a vu également. Ce qui était d’abord orienté vers le beau, vers la recherche du beau, s’est par la suite fixé sur le réel. L’évolution de cette vocation dessine donc un chemin vers le réalisme.
Comme toujours, il faut bien sûr ajouter, « vers un certain type de réalisme ». Comme on a pu le voir tout au long de ce cours, les écrivains revendiquent pratiquement toujours une fidélité au réel. Seulement le « réel » prend, pour chacun d’entre eux, et en raison de la richesse des façons possibles de le concevoir, des sens différents.
C’est le thème qu’aborde A. Compagnon dans le chapitre Le monde de son livre intitulé Le démon de la théorie.