48 La médecine narrative comme prolongement du champ de l’écriture sur soi

Un mot, d’abord, de Rita Charon, médecin née en 1949. Elle réalise, après ses études de médecine, un doctorat de littérature avec un mémoire consacré à Henry James.

Elle va chercher à introduire les réflexions qu’elle a pu se forger dans ses études littéraires dans la pratique médicale. Et c’est cette rencontre entre médecine et littérature qu’elle nomme « médecine narrative ».

Dans le texte qu’Isabelle Galichon consacre à la naissance de la médecine narrative (texte disponible en ligne : Texte Galichon), elle écrit ceci :

Le premier geste épistémologique de Rita Charon procède donc d’une approche relativement large du récit qui relève d’une dimension cognitive. La psychologie et l’anthropologie sont convoquées pour donner un cadre à partir duquel penser. Jerome Bruner en est la clé de voûte. Il a participé au développement de la médecine narrative à Columbia. Il souscrit, comme Mark Turner l’affirmait dans les années 1990, au fait que la pensée humaine relève d’un modèle narratif. Il précise, afin de souligner la pertinence d’un retour au récit en médecine, qu’il est essentiel de ne pas « séparer délibérément les récits, des faits ».