6 Comment se fait le partage entre l’écriture intime et l’écriture publique ?
Ernaux n’hésite pas à parler de transsubstantiation pour désigner cette transition du je au nous. À partir du moment où cette transformation est effectuée, le produit qui en résulte (donc le texte) peut faire l’objet d’une appropriation par ses lecteurs. Les lecteurs se reconnaissent en lui.
Je sens l’écriture comme une transsubstantiation, comme la transformation de ce qui appartient au vécu, au « moi », en quelque chose existant tout à fait en dehors de ma personne. Quelque chose d’un ordre immatériel et par là même assimilable, compréhensible, au sens le plus fort de la « préhension » par les autres. C’est ce qui m’est apparu lorsque j’ai écrit L’occupation : je sens, je sais, qu’au moment même où j’écris, ce n’est pas ma jalousie qui est dans le texte, mais de la jalousie, c’est-à-dire quelque chose d’immatériel, de sensible et d’intelligible que les autres pourront peut-être s’approprier.
6 Comment se fait le partage entre l’écriture intime et l’écriture publique ?
Ernaux n’hésite pas à parler de transsubstantiation pour désigner cette transition du je au nous. À partir du moment où cette transformation est effectuée, le produit qui en résulte (donc le texte) peut faire l’objet d’une appropriation par ses lecteurs. Les lecteurs se reconnaissent en lui.