24 L’effet madeleine déborde sur le social

On voit qu’ici « l’effet madeleine » est d’un tout autre genre que celui que décrivait Doubrovsky. Il ne s’agit pas du tout d’aller rechercher des souvenirs-écrans qui dissimuleraient des plaisirs inavouables (c’est la thèse de Doubrovsky).

Il s’agit de suivre le cheminement de la scène de la madeleine en ne la limitant pas à des émotions joyeuses, comme celle que ressent le narrateur, mais en l’étendant à tous les types d’émotions (y compris ces « passions tristes » que sont la honte et ses formes dérivés de timidité, de défaut d’affirmation de soi, etc.).

Il s’agit, de plus, d’étendre le champ de ce qui est à l’origine des sensations depuis le goût jusqu’aux lieux : ici les lieux de l’enfance et de la jeunesse, les lieux des impressions les plus anciennes.