Le muthos est « l’agencement des faits en système » (50 a 5), il faudra entendre par sustasis (ou par le terme équivalent sunthèsis, 50 a 5), non le système (comme traduisent Dupont-Roc et Lallot, op. cit., p. 55), mais l’agencement (si l’on veut, en système) des faits, afin de marquer le caractère opératoire de tous les concepts de la Poétique. C’est bien pourquoi, dès les premières lignes, le muthos est posé comme complément d’un verbe qui veut dire composer. La poétique est ainsi identifiée, sans autre forme de procès, à l’art de « composer les intrigues » (1447 a 2). La même marque doit être conservée dans la traduction de mimèsis : qu’on dise imitation ou représentation (avec les derniers traducteurs français), ce qu’il faut entendre, c’est l’activité mimétique, le processus actif d’imiter ou de représenter. Il faut donc entendre imitation ou représentation dans son sens dynamique de mise en représentation, de transposition dans des œuvres représentatives.