45 Marie Darrieussecq, Rapport de police
Le roman tiendrait sa légitimité des textes vrais, donc autobiographiques :
Le roman, au fond, est perçu par les tenants de la véracité comme un plagiat de l’autobiographie. Comme si la fiction n’était jamais que la copie, ou le masque, d’un texte plus réel qui viendrait d’un je certifié d’origine.
Et c’est la question de l’authenticité qui se voit alors soulevée. Qu’est-ce qui est authentique dans l’écriture ?
Sous le plagiat, le pavé de l’authenticité : vieux mot d’ordre, qu’on aurait pu croire définitivement rendu caduc par les courants esthétiques modernes. Mais l’authenticité fait un beau retour en force, avec sa doublure : l’originalité, et son pendant idéologique : l’indicible. Ces discours de l’origine, aussi vieux que Platon, s’assoient aujourd’hui sur un nouveau discours du je, riche des expérimentations de l’autofiction.