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Il [Hamilton] insiste sur la difficulté d’identifier si Sartre réinterprète son enfance à l’aune de sa philosophie ou si c’est plutôt son enfance qui a influencé cette dernière. Cela fait écho à l’incertitude que crée Hamilton autour de la confusion entre autobiographie et philosophie, confusion qui serait source de progrès vers la connaissance pour cet auteur.

Reprise du thème qui définit l’ensemble du livre de Hamilton : les liens entre les expériences vécues qu’une autobiographie va tenter de décrire et les concepts caractéristiques de l’œuvre.

Le vécu de l’enfance a précédé l’œuvre philosophique (qui culmine dans L’être et le néant), mais le récit de l’enfance (Les mots) a, lui, suivi et non précédé l’œuvre philosophique. Il peut donc parfaitement y avoir eu un effet de la première (œuvre philosophique) sur le second (récit de l’enfance). Et il est donc difficile de conclure. C’est pourquoi le recours au texte Les carnets de la drôle de guerre, qui date de 1939-1940, si lacunaire et imparfait soit-il, est si important pour aborder cette question. Il s’agit cette fois d’un texte qui a été écrit avant l’œuvre philosophique. En fait, pratiquement en même temps (Sartre rédige ces carnets pendant la « drôle de guerre », donc au tout début de la guerre, et L’être et le néant pendant la guerre). Mais, il est vrai que ces carnets portent moins sur l’enfance que sur