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- Peut-on élargir la remarque de Hamilton à l’ensemble de la littérature ?
Contre l’idée, non interrogée, que la philosophie serait un système théorique qui viserait à établir la vérité, Hamilton propose de la repenser comme un discours qui ouvre à l’étonnement dans le cas de Sartre, indissociable de son auteur et de ses expériences vécues, produisant une certaine indistinction de genre entre L’Être et le Néant et Les mots, entre le texte philosophique et le texte autobiographique ; mais est-ce qu’on ne pourrait élargir cette hypothèse aux textes littéraires non autobiographiques ? est-ce que tout texte littéraire ne suscite pas au fond une ouverture, un autre regard sur l’expérience de la vie humaine ?
Oui, ce n’est pas seulement l’autobiographie qui est concernée. Même si l’approche de Hamilton se limite à l’autobiographie. Certains philosophes (c’est le cas de Sartre lui-même, mais aussi de Michel Henry, par exemple) ont présenté leurs pensée philosophiques dans des œuvres de fiction. Mais le point délicat, ici, me semble être le sens qui est donné à l’expression « autobiographie ».
En principe, elle veut dire « écriture de sa propre vie » et, plus particulièrement, pour Hamilton, de sa propre enfance. Donc, en fait, des souvenirs qu’un adulte a de son enfance tels qu’il les met en forme dans un écrit. Mais, tantôt autobiographie semble signifier, sous sa plume, le vécu même de l’enfance, tantôt le souvenir de ce vécu, tantôt encore la forme que prend le souvenir de ce vécu dans l’écriture qui lui est consacrée.
Donc, trois sens légèrement différents entre lesquels le texte joue et qui ne seraient pas présents de la même manière dans des œuvres de fiction.