16 Pour suivre ce mouvement
Si on veut suivre ce mouvement, si on veut comprendre comment philosophie et littérature se répondent, il faut observer les moments par lesquels passe la question de la « mort de l’auteur ».
Car, bien sûr, l’auteur est lui-même une subjectivité. Et c’est une subjectivité sur laquelle nous sommes particulièrement bien renseignés du fait de ses productions.
L’auteur est, parmi toutes les subjectivités qui lui sont contemporaines, celui qui donne le plus directement accès à ce qu’elle est.
Je parle prioritairement de l’auteur d’une œuvre philosophique ou littéraire : on pourrait appliquer la même grille de lecture au peintre, au musicien ou au cinéaste, mais l’œuvre écrite, dans la mesure où elle manie des mots et donc des concepts, donne un accès plus explicite à la pensée de ses auteurs.
Réfléchir à ce qu’est un auteur, c’est donc aussi, inévitablement, se donner un accès à la subjectivité en acte : la subjectivité à travers ses œuvres.