37 Un mouvement de « libération » radicale

  • Plus la notion identifiée est profondément ancrée dans la tradition littéraire et s’est trouvée implicitement assumée par les romanciers représentatifs de cette tradition, plus sa contestation implique une radicalité dans le mouvement qui conduit à s’en libérer.

Nous sommes tellement habitués à entendre parler de « personnage », d’« atmosphère », de « forme » et de « contenu », de « message », du « talent de conteur » des « vrais romanciers », qu’il nous faut un effort pour nous dégager de cette toile d’araignée et pour comprendre qu’elle représente une idée sur le roman (idée toute faite, que chacun admet sans discussion, donc idée morte), et point du tout cette prétendue « nature » du roman en quoi l’on voudrait nous faire croire.

  • Idée « toute faite » et idée datée aussi :

Pour ne pas les voir, nos bons critiques ont, chaque fois, prononcé quelques-uns de leurs mots magiques : « avant-garde », « laboratoire », « anti-roman »… c’est-à-dire : « fermons les yeux et revenons aux saines valeurs de la tradition française ».

  • On va alors avoir un « réquisitoire » contre les préjugés du roman « classique » (en gros, dans la sphère culturelle francophone, de Madame de La Fayette à François Mauriac)