4 Questions
Un grand intérêt de ce chapitre d’Hamilton est qu’il nous pousse à nous demander : quelle place est à donner aux émotions dans la réflexion philosophique ? Dans quelle mesure avons-nous le droit de nous appuyer sur des sentiments pour appuyer un discours philosophique ?
Quelle forme peut prendre le concept, si cher à la philosophie, à travers une voix autobiographique, à travers un récit de soi ?
Nous comprenons l’utilité que peut avoir la voix off en philosophie. Elle pousse le philosophe à discuter et donc à écrire de la philosophie. Elle apporte également une certain richesse au texte philosophique. Elle montre notamment dans quelle mesure la philosophe lutte. Néanmoins, à un certain degrés, la voix autobiographique met-elle en péril la forme philosophique d’un texte ?
L’un des textes à travers lesquels cette question peut être posée : Les carnets de la drôle de guerre, de Jean-Paul Sartre.
Le concept qui est au cœur de la réflexion de Sartre est celui d’authenticité (tout droit tiré de sa lecture de Heidegger). Mais la question que pose Sartre est : « suis-je authentique, moi qui suis traversé par des ambitions philosophiques et littéraires et pris simultanément dans le mouvement de l’histoire (il est mobilisé en Alsace) ? » .
C’est une interrogation à la fois conceptuelle et existentielle qui le renvoie constamment à lui-même et à ce qu’il fait de sa vie, ce qu’il est, ce que font ses camarades, etc.
Et c’est aussi le prélude des thèmes qu’on trouvera développés dans L’être et le néant.