18 La littérature centrée sur l’auteur

Et Barthes continue :

L’image de la littérature que l’on peut trouver dans la culture courante est tyranniquement centrée sur l’auteur, sa personne, son histoire, ses goûts, ses passions ; la critique consiste encore, la plupart du temps, à dire que l’œuvre de Baudelaire, c’est l’échec de l’homme Baudelaire, celle de Van Gogh, c’est sa folie, celle de Tchaïkowski, c’est son vice : l’explication de l’œuvre est toujours cherchée du côté de celui qui l’a produite, comme si, à travers l’allégorie plus ou moins transparente de la fiction, c’était toujours finalement la voix d’une seule et même personne, l’auteur, qui livrait sa « confidence ».

C’est donc cette figure qui est critiquée comme était critiqué le personnage dans les œuvres classiques.

Il s’agit donc de démanteler tout l’appareillage conceptuel qui assure la cohérence de la littérature classique en allant jusqu’à sa source, donc l’auteur.