39 Ce qui se joue : le statut de la subjectivité dans le récit
La subjectivité du récit est nécessairement assumée par son auteur.
C’est l’auteur qui écrit. Mais pour que l’auteur puisse se voir depuis l’extérieur de lui-même, il doit opérer une sorte de dissociation objectivante. Sa subjectivité devient le lieu à partir duquel il s’envisage en tant qu’il est lui-même, pour autrui, une objectivité.
Tout ceci nous conduit, vous le voyez, à renverser constamment les positions que nous qualifions de « subjectivité » et « d’objectivité ».
La subjectivité d’autrui est une objectivité pour celui qui la regarde.
En glissant d’un regard à celui qui le voit, on traduit donc un mouvement glissant du subjectif à l’objectif faisant retour au subjectif. C’est pourquoi cette forme de l’écriture, même si le mot d’autohétérobiographie manque peut-être un peu de légèreté, mérite d’être qualifiée et examinée en détail. Elle a toute son importance dans le trajet qui mène du Nouveau Roman à ce que furent ses conséquences les plus importantes pour la philosophie.