27 Doubrovsky publie Fils en 1977
Le texte est issu d’un travail d’écriture singulier. Après la mort de sa mère, survenue en 1970. Il va écrire tous les jours. Le résultat, en 1977 : 3000 pages que les éditeurs jugent impubliables.
Il les réduit à environ 500 pages qui seront publiées sous le titre Fils, en 1977.
Doubrovsky y définit le terme d’autofiction.
Dans une interview au journal Télérama, il répondra à la question « quelle votre la définition de l’autofiction ? » :
Celle qu’on propose toujours, depuis Fils, c’est : « une fiction d’événements et de faits strictement réels ». Une des formulations à laquelle je me tiens aujourd’hui, c’est « un récit dont la matière est entièrement autobiographique, la manière entièrement fictionnelle ». Il ne s’agit pas de raconter ma vie telle qu’elle s’est déroulée, mais selon la façon dont les idées me viennent. C’est-à-dire de manière non linéaire, et même disloquée. C’est notamment en cela que je me suis éloigné des écrivains du Nouveau Roman, qui ont été des amis personnels – Alain Robbe-Grillet, Claude Simon, Nathalie Sarraute et les autres, que j’aime en tant que personnes et que je respecte en tant qu’écrivains. Avec l’autofiction et le succès qu’a rencontré le genre, on a changé d’époque : on n’est plus dans le Nouveau Roman, mais plutôt avec Derrida, dans l’ère postmoderne – la déconstruction des textes, la brisure, la cassure du récit. Le récit de ma vie, je le disloque, je le déconstruis, pour en faire sortir ce qu’il peut y avoir d’intéressant.