3 Plan du cours

  • J’ai suivi, la semaine dernière, le développement de l’œuvre d’Hervé Guibert qui, parce qu’elle s’est trouvée être percutée par la maladie et en raison aussi de la forme qu’elle avait prise avant la maladie, se présente comme une sorte d’annonce de ce qui s’est ensuite déployé sous le nom de « médecine narrative ».

  • S’y affirme la cohérence de ce qui a été nommé autofiction par Doubrovsky.

  • L’autofiction devient surtout, encore plus nettement avec Hervé Guibert qu’avec Doubrovsky, ce que j’ai appelé une « pragmatique littéraire », c’est-à-dire un dispositif littéraire propre à enclencher des modifications de soi-même. Ces modifications s’avèrent particulièrement précieuses, voire irremplaçables, dans les cas de maladies.

  • On le voit, je l’ai fait remarquer la dernière fois, très nettement dans les textes de Guibert et on aurait pu faire la même remarque sur les textes de Fritz Zorn, de Thomas Bernhard, etc.

  • On verra, dans l’exposé sur le livre de Foucault Dire vrai sur soi-même : Conférences prononcées à l’Université Victoria de Toronto que nous présentera Frédéric Choisay, que cette pragmatique littéraire a, en fait, des racines profondes dans notre culture : on la trouve déjà chez les stoïciens.

  • Remontant à la place qu’occupe cette « pragmatique littéraire » dans l’ensemble de l’activité littéraire du vingtième et du vingt-et-unième sicle, je reprendrai les analyses de Bruno Blanckeman sur cette question et sur l’autofiction. Ces analyses aboutissent à définir le concept de « récits indécidables » (concept lié à la notion de récit transpersonnel).

  • Blanckeman propose, d’autre part une périodisation de l’activité littéraire du début du vingtième siècle à nos jours.

  • On pourra ainsi souligner les liens entre la médecine narrative et ce qu’on a appelé les « écrits bruts » (l’expression est de Michel Thévoz), écrits qui sont, le plus souvent, directement tirés de l’expérience d’individus.

  • Ce panorama nous permettra de dégager le terrain sur lequel se posent les questions métaphysiques autour de la fiction.

  • Ces questions métaphysiques ont un point de départ assez nettement identifié connu sous le nom de « paradoxe de la fiction ».

  • On verra ce que cette expression recouvre une importante question qui située entre la littérature et la philosophie.