7 Fournir une description narrative de ce qui est et de ce qui est imaginé

Car quel que soit le sens que l’on donne au terme de mimèsis, l’opération qui consiste à passer de ce qu’on voit à ce qu’on en dit est la même.

La description que je peux faire de ce que je constate (ou ce que je sais) ne diffère pas de la description que je peux faire de ce que j’imagine.

Pour un observateur extérieur, ce n’est que dans le cas d’aberrations manifestes que la distinction peut avoir lieu.

Le cas du faux témoignage est ici particulièrement intéressant.

Dans le témoignage, je suis censé dire ce que j’ai vu (ou plus largement ce dont j’ai été témoin : il peut s’agir de sons entendus, etc.). Dans le faux témoignage, je dis ce dont je n’ai pas été témoin. Mais, l’invention doit être crédible. Et, pour cette raison, je vais éviter soigneusement d’introduire dans mon récit des éléments qui risquent d’en ruiner la crédibilité. Autrement dit, je vais conformer mon récit à ce qui aurait pu effectivement se produire.