33 Passage à l’écrit
Les récits natifs ne sont pas nécessairement des récits écrits.
Dans ce qui se rapproche le plus de ces récits natifs, mais ayant pris déjà une forme écrite, nous trouvons la correspondance, l’échange de courrier entre des personnes se connaissant mais qui sont éloignées par les circonstances (correspondance de Madame de Sévigné, par exemple). Récit quotidien (Choses vues de Victor Hugo). Ou encore le journal (Journal de Gide), etc.
Ou encore, le journal au sens journalistique du terme, c’est-à-dire le récit de ce qui a eu lieu à tel ou tel endroit à tel ou tel moment.
Nous pouvons lire des descriptions analogues dans un roman. Mais, lorsque nous lisons ces descriptions, que lisons-nous ?
S’il s’agit d’une description de ce qui « n’a pas eu lieu », comme c’est le cas dans un roman, nous pouvons nous interroger sur le statut de ce qui est ainsi raconté.
Il y a ici deux questions qui sont étroitement imbriquées l’une dans l’autre : qu’est-ce qu’un récit par rapport à ce qui a eu lieu (et à quoi, par hypothèse, ce récit se rapporte) et qu’est-ce qu’un récit par rapport à ce qui n’a pas